Résumés des conférences publiques en 2026
- 6 janvier 2026 : François Hammer (Observatoire de Paris)
- « Dynamique des galaxies du Groupe local : quel est leur contenu en matière sombre ? »
- C'est dans les années 1970-80 que la communauté astrophysique a été persuadée que pour expliquer les grandes vitesses des étoiles dans les galaxies, il y avait besoin d'une composante de matière sombre qui représenterait 85% de la masse de l'Univers. Pour mesurer les mouvements des étoiles avec la plus grande précision possible, quoi de mieux que de le faire dans les galaxies les plus proches, celles du Groupe local ? Aujourd'hui, grâce au satellite Gaia, nous pouvons calculer les vitesses en trois dimensions des étoiles de notre Galaxie, ainsi que celles des galaxies naines qui nous environnent. La courbe de rotation la plus précise de la Galaxie a été ainsi obtenue, avec pour la première fois, la détection d'un fort déclin des vitesses circulaires au bord de son disque. Cela indique une fraction de matière sombre bien inférieure aux attendus de la cosmologie, similaire à celle déduite de la modélisation complète de la grande Galaxie d'Andromède. Gaia a aussi montré que la plupart des galaxies naines ont des vitesses orbitales si élevées qu'elles n'ont pu rejoindre la Voie lactée qu'à une époque récente. Durant leurs chutes, les effets de marée et de pression dynamique de notre Galaxie sont tels que les galaxies naines ne sont plus en équilibre dynamique, ce qui suggère qu'elles ne contiennent pas ou peu de matière sombre. Je discuterais les conséquences potentielles de ces résultats sur la cosmologie moderne.
- 3 février 2026 : Jean-Philippe Uzan (IAP)
- « Le modèle cosmologique standard entre succès et tensions »
- Grâce à la relativité générale (1915) et l'ouverture de l'observation des objets extragalactiques (1924), la cosmologie a pu dessiner une nouvelle image de l'Univers. Malgré un siècle de succès, cet édifice magistral est aujourd'hui bousculé par des tensions, des failles et des limites explicatives qui pourraient porter une mutation majeure du modèle standard. Cet exposé reviendra sur ce siècle d'astrophysique en rappelant les hypothèses et grandes étapes de développement de notre modèle cosmologique. Il insistera sur la différence entre la cosmologie de précision et une cosmologie de justesse et spéculera sur quelques évolutions et mutations possibles.
- 7 avril 2026 : Pauline Zarouk (LPNHE)
- « Sonder la nature de l'énergie noire avec le projet DESI »
- DESI est un relevé spectroscopique de dernière génération dont le but est de sonder la nature de l'énergie noire, cette mystérieuse composante qui serait responsable de l'accélération de l'expansion de l'Univers observée à la fin des années 90 et dont le mécanisme demeure encore aujourd'hui l'une des plus grandes énigmes de la cosmologie moderne. DESI a débuté ses observations en mai 2021 et va collecter les spectres de plus de 60 millions de galaxies en 8 ans d'observations afin d'établir une cartographie 3D des grandes structures de l'Univers la plus précise. En effet, la façon dont les galaxies sont réparties dans le ciel nous renseigne sur plusieurs propriétés de l'Univers, comme la vitesse à laquelle il s'étend ou encore la vitesse à laquelle les galaxies se forment sous l'effet de la gravité. Au cours de cette conférence, je présenterai notre histoire cosmique basée sur des observations et sur un modèle cosmologique, puis la quête de la nature de l'énergie noire et enfin le projet DESI ainsi que ses derniers résultats.